C’est pas un blogue.
C’est un journal.
Un long rouleau qui défile et j'y déroule mes états d'âmes, des ronces
entremêlées et accrochées à ma peau.C’est un journal.
C’est pas un blogue.
C’est un journal intime que j’expose aux grands vents.
On ne peut pas toujours garder les guerres à l’abri des
regards.
Ceci n'est pas un blogue.Ceci est un journal.
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Il y a longtemps, une bête a mangé une partie de mon cœur.
Je m’en souviens très bien parce que j’ai vu le trou qu’elle y avait creusé.
Le sang a giclé et je me souviens de ma terreur.Je m’en souviens très bien parce que j’ai vu le trou qu’elle y avait creusé.
La bête a grignoté un bout de mon cœur.
J’ai eu peur oui, et de toutes mes forces, je l’ai arrachée.
J’ai poussé ce long cri de rage et de haine pour la bête et ma
voix a empli les alentours. Le genre de cri qu'on entend la nuit.
Et l’air a tremblé.
Je m’en souviens parce que j’ai frissonné sous ma robe.
La blessure de la bête est encore là.
Je lisse parfois ce tracé dans ma chair d’un doigt léger.
Je fais attention parce que c’est une blessure de guerre. Je lisse parfois ce tracé dans ma chair d’un doigt léger.
Un petit trait creux sur la peau.
Presqu’une vergeture.
J’ai revue la bête dernièrement. Tapie, silencieuse elle avait presque échappé à ma vigilance.
Insouciante que je suis ! Quand je pense que j’ai failli ne rien voir!
Mais là, je fourbis bien mes armes...
J’attends.
J’organise en douce l’embuscade et la prochaine bataille.
Et cette fois, je gagnerai la guerre.Je gagnerai la guerre.
L'amazone que je suis devenue veille. Nuit et jour.
Et pour le reste, tout le reste, à cette minute, dans cet instant, quand je
pense aux combats qu'il faudra livrer, tout le reste je m’en contre-crisse, si vous
saviez!
À la place, je refais mes forces et la musique, pendant la
permission que je m’accorde, porte mon cœur ; alors le reste, je vous le redis, à
ce moment précis, le reste, je m’en contre-crisse royalement.https://www.youtube.com/watch?v=ymk6YJKftpg
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