mercredi 9 octobre 2013

Aux urnes, citoyens?

«Allez voter!» qu'y disent! «Allez voter!»

Ces jours-ci, on n'entend plus que ça : le vote municipal nous sortira de la corruption, fera peur aux bandits de grands chemins, il transformera les dociles citoyens en lions et enfin, les méchants prendront peur et verront bien qui mènent vraiment...

ah oui?
«Allez voter! »
Moi je veux bien - ou pas trop en fait, parce qu'il y a une question derrière ça : voter oui, mais pour qui?

Et surtout pourquoi voter ? Ou encore, voter pour quoi?

Essayez juste un instant, essayez de lever la main,  juste un peu, un petit peu plus haut, essayez de hausser le ton, juste un moment, essayez encore un peu plus et vous verrez qui mène vraiment.

Des exemples, il y en a plein. Un attaché politique qu'on doit convaincre du bien fondé d'une demande citoyenne, à qui on doit rappeler son rôle ( Eh! monsieur ! Tu travailles pour qui, toi? ); un groupe de citoyennes et citoyens se faisant servir l'impératif économique comme raison du développement; un autre groupe qui reçoit réponse laconique que rien ne peut être fait, tous les avis légaux donnant raison au projet, malgré son incohérence évidente et entendue.

Alors maintenant, essayer de protester un peu plus fort. Essayer de faire plus que voter. De lever la voix, de vous mettre en colère. La crise étudiante n'a-t-elle pas démontrer que vous pouvez tout dire tant que c'est fait dans un certain cadre (vraiment ?) et si possible en faisant des ronds-de-jambe?

Je me sens fatiguée tout d'un coup parce que plus les années passent, plus je prends conscience du réel rapport de force, de sa faiblesse actuelle devant tant d'impératifs économiques et politiques, du développement infini et à tout prix, là où les critères financiers pèsent plus lourd que le futur de nos enfants et de l'humanité toute entière... si on se contente de voter.

Chacune, chacun mesure alors ses intérêts, ne veut pas se brûler, tient à préserver ses arrières et certainement ses devants et nous y voilà finalement : on se fait mener en bateau par la majorité de ces citoyens dévoués qui consacrent leur vie à la politique et surtout à réaliser leur ordre du jour, un plus officiel que l'autre, et derrière lequel se cache l'agenda, le caché, celui qui assurera le pouvoir. Le pouvoir.

Je me sens fatiguée parce que de moins en moins prête à négocier, à réformer,  parce que de plus en plus il m'apparait illusoire qu'à force de pourparlers, qu'à force d'intelligence et de raison...Et j'ai soif d'une réelle vigilance citoyenne, celle à bâtir, à construire, je suis affamée d'une réelle parole des gens, ceux en dehors de tout, qui vivent leur ordinaire, loin de toutes formes de contraintes, d'enjeux politiques, de jeux de coulisse.

Rien de plus difficile actuellement et pourtant rien de plus nécessaire face aux mailles d'un filet inextricable.

Je revendique ma pleine parole, l'entière, la menacée, celle qui ne sait que balbutier dans un cri son indignation et qui pourtant sait ce qu'elle souhaite :  plus que le vote, plus que des chefs, plus qu'une démocratie à l'emporte-pièce exercée aux quatre ans, seul moment où la politique a besoin de nous, petits soldats qui nous hâtons le matin à l'ouvrage, croyant dur comme fer qu'on les vaincra tous et toutes, ces salauds.

lundi 13 mai 2013

"Juste pour le plaisir des yeux"

On pourrait ne voir que la pauvreté.
Ou que les amoncellements de déchets, partout...

Les boîtes de conserves, les sacs de plastique, les sandales orphelines.
Le verre brisé, les buissons poussiéreux,
les chèvres fouillant les poubelles.
Les innombrables vieilles carcasses des voitures éventrées dans lesquelles plus rien ne subsiste que la carrosserie,
les roues d'automobiles empilées, les pièces d'auto rouillées.
La peinture des enseignes de La vache qui rit à demi écaillée.

Les petites cases isolées, au milieu de nulle part,
craindre que le moindre souffle de vent ne vienne jeter par terre ces abris de fortune.
Les terrains laissés à l'abandon, les bâtiments en continuelle réfection, les briqques de parpaing, partout.

L'homme derrière le grillage rouillé de sa boutique. L'affiche ORANGE qui envahit tout, partout.

La cohue du marché, les détritus, les babioles à deux sous, les bijoux de pacotille, les verres fumées par dizaine. 
Les talibés qui vous collent aux fesses et qui quêtent pour leurs marabouts,
les enfants enrhumés, leurs mains collées, leurs sacs d'école en lambeaux,
Les vendeurs de statuettes,  harcelants et insistants, vous prenant par l'épaule jusqu'à leur boutique en disant de manière suave : "juste pour le plaisir des yeux..."

Moi, j'ai surtout en tête le soleil lumineux et la fraîcheur de l'océan Atlantique,
Le fracas de ses vagues quand elle m'appelle pour jouer avec elle.

Les enfants qui vous saluent d'un comment t'appelles-tu?
Les petits garçons espiègles et malicieux.
La beauté des femmes, leur élégance dans leurs grands boubous,
leur démarche lente et sensuelle sous le soleil.
Les gris-gris de cuir aux  biceps des jeunes hommes,
leur peau d'ébène, leurs muscles longs et fins.

L'espoir des jeunes.

Le matin, les trajets en ville dans le taxi de Moussa, un mélimélo de musique, klaxons, motos, piétons, cars, voitures de luxe, charrettes...

La douceur du vent en soirée, l'odeur de fumée, celle du café touba,
Le thé bouillant et sucré qu'on sirote avec des amis, en faisant du bruit.
Les poissons frais, grillés sur le feu et mangés avec les doigts.
Les après-midis dans la case avec les filles Diop à rire d'un rien et à jouer aux cartes.

Les femmes de Aaw FIkii, fières et vaillantes,
leur sueur à l'odeur musquée perle quand elles grillent les arachides, leurs regards sont soucieux, leurs muscles forts et leur volonté imperturbable.

Les gens malades qui attendent chez le marabout, étendus à l'ombre sur les nattes.
Les vieux, leurs mains osseuses que vous prenez avec respect.

La tranquillité des villages. Les chiens jaunes dormants au soleil. Les trajets faits seule, dans la brousse, les pieds dans le sable, au milieu des baobabs et des roniers.

Les pêcheurs qui vous invitent à prendre le thé. Les hommes vous criant : " je t'aime déjà!". Les femmes qui vous disent " tu nous manqueras!"

Tout ça me manquera aussi.

www.youtube.com/watch?v=CYOD_UuoY-Q

lundi 29 avril 2013

Melting-pot


Je fais parfois un tour dans le village pour saluer et discuter avec les femmes et avec leurs époux quand ils s'y trouvent. En passant voir l'une d'elles, un des hommes qui se trouvaient là se met à me poser quelques questions sur les familles au Québec, le nombre d'enfants, les divorces... Nous  discutons un peu. L'ambiance est bon enfant. À un moment, il me dit : un canadien comme vous m'a dit qu'ici, au Sénégal, les hommes sont rois. Paraît que chez vous, maintenant ce sont les femmes qui mènent, qui sont les "rois" et que les hommes ne peuvent plus rien décid

Je suis un peu interloquée mais je poursuis en disant qu'au Quebec les femmes ont lutté  pour l'égalité, que souvent hommes et femmes luttent ensemble pour cela et que oui, beaucoup de choses ont changé pour le mieux malgré ce que certains en disent...On poursuit un peu et on se salue, je suis déjà en retard, je dois continuer ma tournée.

Toute seule, je réfléchis à cela : je viens ici pour apprendre et pour pour offrir mon appui, en autant qu'on veuille bien de moi. Je viens aussi dans un objectif d'échanges afin de construire un monde plus égalitaire et plus juste.

Je mesure tout le travail qu'il y a encore à faire chez nous et je suis déçue.

Déçue que des compatriotes reproduisent de pareils clichés, des hommes qui blaguent sur leurs places perdues. Je suis blessée.

Il est triste que nous ne présentions pas la situation du Québec comme un exemple de société où des efforts sont faits pour rechercher la pleine égalité et que ceci a des effets positifs pour tous, dommage et choquant pour une fille comme moi qu'on présente cela comme une sorte de combat. Comme si notre recherche de l'égalité en droits et en faits n'étaient qu'une affaire de gagnant-perdant dans la cuisine ou dans le salon.

La mer

Ai vogué sur l'océan et en pirogue, pas trop loin mais tout de même assez pour en craindre l'immensité et sentir qu'elle peut vous avaler d'un coup. Je ne m'y étais jamais aventurée si loin et encore moins en chaloupe!

Ai vu plusieurs pêcheurs, en pirogue ou à marée basse, lancer ou tirer les filets, filer sur l'onde ou lancer l'ancre sur la plage et tirer l'embarcation, plusieurs hommes étant alors réquisitionnés pour ce travail. Difficile labeur sous un soleil dur comme du fer brûlant.

Ai vu les campements de fortune des guinéens venus pour quelques mois seulement, leurs cases en paille sur lesquelles séchant leurs vêtements. Ils achètent des sénégalais le poisson qu'ils fumeront sur de très très longs fours de ciment alimentés d'immenses tas de bois de ronier posés sur la grève en attendant. Ils le vendront au Burkina  Faso, au Mali, en Guinée. Nous ont invité à prendre le thé, ce que nous fîmes avec bonheur. Peu de mots mais des poignées de main chaleureuses au pied de quelques arbres en bosquet.

Ai vu des dizaines de tas poissons et de coquillages de toutes sortes, posés à même le sable, des échanges de billets, des discussions à la buvette, là où on boit un café touba et où les femmes font frire le poisson pour tromper la faim des hommes. Une activité fébrile de bord de mer jamais vue, jamais imaginée, dont j'ignorais même la possible existence, les longs séchoirs à poisson, les bacs d'eau salée eux-mêmes grugés par  le sel et au milieu de tout ce capharnaüm, la colline de coquillages cassés qui continue de grandir sous les centaines de coques qu'on y brise chaque jour....l'odeur du sel marin... La cohue, les pirogues, les enfants, les petits garçons engagés qui se pressent pour être les premiers à cueillir les fruits de la pêche, de gros bacs en plastique à la main. Totalement surréaliste.

Ici, les femmes font le commerce du poisson. Les hommes vont en mer.

Feu 


Une des femmes du village a vu sa cuisine partir en fumée. Ttrente minutes et il n'en restait plus rien m'a-t-on dit. Personne n'y pouvait rien. Faudra reconstruire avant l'hivernage dans quelques semaines. 
Mais avec quel argent?

mardi 23 avril 2013

Petits commerces

Les femmes du monde participent toutes d'une manière ou d'une autre à la vie économique de leurs pays. Les  femmes d'ici font ce qu'on appelle le petit commerce. Un moyen de renflouer la caisse de la famille ou du village et d'avoir une certaine autonomie.

Marie Wade, chez qui je mange le midi fait le commerce du kinkeliba, ce thé que les sénégalais apprécient au petit déjeuner et qui aurait des effets bénéfiques sur la tension artérielle trop élevée.

Lundi matin, je suis arrivée plus tôt chez elle. Je lui avais proposé de l'aider dans ses travaux quotidiens. Ici, on me traite un peu en princesse, c'est la terenga, mais je commence sérieusement à avoir envie de bouger un peu et  de participer plus étroitement à sa vie quotidienne.

Les branches de kinkeliba ont été cueillies par Marie elle-même. Il faut aller dans la brousse derrière le village, assez loin paraît-il mais je n'ai pas bien compris à quelle distance cela se trouve. Le temps et la distance au Sénégal, ce n'est pas pareil comme chez nous ; on peut vous dire : oh, c'est très loin hein! pour finalement comprendre que c'est à 15 minutes de marche. Marie part donc certains matins très tôt pour aller couper  les branches à la machette et les rapporter en gros fagots sur sa tête.

Une fois ramassées et transportées jusqu'à la maison, le travail consiste à prendre plusieurs branches et à les ficeler d'un ruban de feuille de ronier. On a alors comme un gros rouleau d'une longueur de 1,50 m à 2 m par 15 cm dans le plus fort.

Évidemment, la blanche arrive pas du tout habillée pour la circonstance. Marie rigole un peu avec son mari et me prête un de ses vieux pagnes. On s'installe sur des chaises. Par terre devant nous, dans une grosse bâche noire, les branches de kinkeliba et un grand paquet de feuilles de ronier que René utilise aussi pour tresser ses paniers.

Marie commence par déchirer une feuille de ronier pour en faire de longs rubans qu'elle relie par un noeud. Puis elle prend 6 ou 7 branches et les tient fermement dans ses mains fortes pour ficeler le tout ensemble. Il faut faire attention de bien tenir les branches, derouler serré et de ne pas se couper sur les bords tranchants des feuilles de ronier.

Tout se passe en silence ou presque. Marie m'indique par des gestes ce qu'il faut faire. Les bruits du village sont paisibles et doux: un coq qui chante, un âne qui braît, des enfants qui jouent, des villageois qui passent en discutant. Marie est une femme travaillante et de peu de mots. J'ai décidé d'arrêter de forcer sa parole et de suivre son rythme. De me taire un peu.

Les poules et les poussins nous tournent autour à la recherche d'insectes qui seraient restés dans les branches. Mais gare à venir trop près de Marie : en voilà un téméraire ayant reluqué une magnifique araignée : paf! Marie lui assène un coup du fagot qu'elle tient et le voilà qu'il décampe à la course suivi des autres poussins... Non, faut pas déranger Marie lorsqu'elle travaille.
Elle a dû aviser ses amies que je venais lui donner ce coup de main parce que plusieurs femmes sont passées une derrière l'autre pour lui dire bonjour et à ce qu'il m'a semblé, jeter un œil sur mes habiletés... " fais voir comment tu fais ?"  Bon, j'ai eu l'air de passer le test. Par chance, j'ai un peu d'expérience de jardinage chez moi, je ne suis pas trop empêtrée et malhabile dans les branches et les questions de fagots.

Nous mettons plus d'une heure à en rouler une vingtaine, mais en sénégalaise d'adoption, je commence moi aussi à perdre la notion du temps... Alors pour le temps exact...  Marie les vendra à une femme qui elle, les revendra au garage du village, ces petits commerces de bord de route pour
500Fcfa le paquet de dix fagots. 500Fcfa, c'est 1$ chez nous, un dollar pour être allée en brousse dès
le lever du jour, avoir transporté cet énorme tas de branches et avoir mis plus d'une heure à tout
empaqueter. Vingt fagots,  c'est 2$.

Entre  temps, on prend une pause pour aller au petit marché du village situé sur une place où se trouve un puits couvert et quelques arbres. On ne l'utilise que lorsqu'il y a sécheresse. Chacun a un robinet dans sa cour maintenant. Une dizaine de femmes s'y trouve pour y vendre de quoi préparer le repas du midi. Elles aussi font le petit commerce : dès 6heures, elles étaient au marché central à environ 15 km du village pour y acheter les légumes qu'elles revendont aux femmes. Pour revenir au village, elles devront donc prendre le car (200fcfa - 40 sous),  leurs marchandises sur leur tête ou dans des baluchons.

Aubergines, tomates, carottes et pommes de terre, manioc, oignons... Petits paquets de piment forts, de poivre et de légumineuses. Bien entendu, poissons, paquets d'oseille très apprécié ici. Certaines restent là à discuter un peu et d'autres me saluent :" Anne Marie! Fotoumna? " Je compte y retourner le plus souvent possible, l'ambiance y est détendue et bon enfant et on y apprend plein de choses...

Parmi elles, l'énorme travail de ces femmes en plus du travail domestique harassant qui leur est réservé, leur participation quotidienne à une économie non officielle mais bel et bien présente et cela, sans droits ou règles et pour quelques sous par jour uniquement. Les petits revenus qu'elles en tirent
sont importants puisqu'ils leur confèrent une certaine autonomie : elles peuvent ainsi participer, en plus de répondre aux besoins de la famille, à la tontine du village, une sorte de caisse collective gérée par ses membres et pouvant servir à toutes sortes de besoins des gens du village.

Cuisine : djiboud'jine

Bon, je l'ai écrit comme ça se prononce, mais voici une version du plat national du Sénégal, le riz au poisson.

Prenez deux ou trois poissons bien frais au marché du village ou en ville : ils vous coûteront
de 150 à 200Fcfa ( .30 à .40 sous) selon leur grosseur. Quelques mouches s'y frottent? Laissez tomber Santé Canada et faites comme les femmes sénégalaises : aussitôt à la case, mettez vos poissons dans
un bol d'eau fraîche avec les légumes et couvrez. Quand vous les aurez bien lavés et nettoyés, vous
aurez moins de risques d'être malade qu'avec le poisson qu'on vous vend chez Métro.

Pour les légumes,  comptez une ou deux petites courgettes amères, des carottes, disons deux, un morceau de manioc et un petit chou pommé coupé en quartier. Prévoyez également de la  pâte de tomate. Faites un feu de bois, déposez-y un gros chaudron de fer et faites-y chauffer deux pouces d'huile.

Pendant ce temps, dans un gros pilon posé par terre, pilez de l'ail, de petits piments, des grains de poivre, du gros sel et un peu de poivron vert. Si vous êtes plus chic, ajoutez du persil. Fourrez-en le poisson auquel vous aurez enlevé la tête et les viscères, sans l'ouvrir par le ventre  mais sur lequel vous aurez fait une grande fente en travers qui vous permettra d'y enfoncer entre la chair et les arêtes, la farce piquante.

Envoyez paître Louise Lambert-Lagacé et autres nutritionnistes avides de faire de la tivi et faites bien chauffer l'huile jusqu'au point de fumée. Sautez-y vos deux poissons qui auront reposé quelques minutes avec de l'oignon coupé en dés, du gros sel et du piment. Il faut les tourner une seule fois et très doucement pour qu'ils restent entiers.Lorsqu'ils sont bien grillés, retirez-les du chaudron et mettez-les de côté, à l'abri des mouches, bien sûr. Faites sauter dans la même marmite légèrement dégraissée les oignons et le reste de la pâte de piment dont vous aviez fourré les poissons. Ajouter de
la pâte de tomates. Dorez puis déglacez avec de l'eau de trempage des légumes.

Laisser cuire un peu, ajouter les légumes, rajoutez de l'eau pour couvrir et cuire doucement.Si vous avez un couscoussier, retirez les légumes cuits ( pas de temps déterminé, à chacune son goût et vous savez déjà faire la cuisine non? ) mettez-y le riz cassé bien lavé et déposez sur la marmite pour qu'il cuise presque complètement à la vapeur. Sinon, vous ferez du riz à part.B, quand tout ça est presque prêt, riz au couscoussier ou non et légumes, ajouter les poissons ainsi que les autres légumes et si
vous le l'aubergine pour donner un dernier coup de cuisson.Cuire jusqu'au goût de la cuisinière. Le
poisson devrait lui, être cuit en 20 minutes environ. Retirez tous les légumes et le poisson terminer la cuisson du riz dans le bouillon.

Pour servir, prenez un grand grand plat. Disposez le riz dessus puis dressez élégamment les légumes et les poissons. Invitez vos amis à prendre place sur la natte autour du plat. Vous pouvez offrir une
cuiller à chacun en prenant soin de leur dire qu'il est interdit d'utiliser la main gauche pour manger. La maîtresse de maison prendra bien soin de couper de sa main droite les légumes et de les lancer dans la portion de chacun des invités. lorsqu'on est rassasié, on se retire et on peut alors boire de l'eau.

 Et j'oublie le plus important : la terenga commande que, peu importe qui passe par votre maison à ce moment et si cette personne a déjà mangé ou non, vous devez l'inviter à s'asseoir et elle doit accepter, ne serait-ce que pour une bouchée...


vendredi 12 avril 2013

M pour Marie


Je ne sais pas comment vous décrire la pauvreté.
Je veux dire la décrire sans les clichés habituels, ceux qui passent à la télé ou sur les statuts Facebook.

Ça fait des jours que j'y pense. Souvent. Tout le temps en fait. Lorsque je suis en car ou en taxi, lorsque j'observe les gens, les enfants toujours enrhumés, les femmes qui vendent le café sur la rue, les hommes qui discutent devant un commerce.

Rien.
Rien ne me vient que ce que je dis ici.

Rien de nouveau, enfin rien que vous ne sachiez déjà. Et pourtant, elle est partout, n'est-ce-pas?
Dans la maison de Marie par exemple, où il faut refaire les toits de ronier des cases rongés par les termites.  Près du Bon Marché - libre service où rouille un tas de ferraille qu'on doit enjamber. Sur les devantures décrépies des boutiques. Dans les terrains vagues où s'amoncellent les déchets, les sandales esseulées, les sacs de plastique et les boîtes de conserve.  Là où des chantiers de construction restent inachevés jusqu'à la prochaine rentrée d'argent, les briques de ciment bien alignées sur le sol et envahies par les buissons...

Partout, je vous dit.  C'est ce qui saute aux yeux la première fois qu'on pose les pieds dans un pays du tiers-monde, non?  Cette odeur douceâtre de fruits trop mûrs. Ou étouffante, les moteurs mal entretenus crachant une fumée noire comme de la suie. Les bruits de klaxons, le sable et la poussière qui pénètre partout, jusque dans la bouche. Les graffitis, les poubelles à ciel ouvert, les bus chargés jusque sur le toit.

Et pourtant, ce n'est pas que là qu'elle se trouve, la pauvreté, enfin ce n'est pas ce qui m'indigne ou me trouble.

La pauvreté est dans la main Marie, dans le crayon qu'elle tient à la main.
Elle trace le M le a, le r, le  i, le e.

Marie ne sait pas écrire son nom.
Ni le nom de son père.
Ni celui de ses filles.

Marie a 30 ans. Trois enfants.
Marie est douce comme le sable fin de son pays et son regard aimant me chauffe comme un soleil.

Je suis assise sous l'arbre avec cette jeune femme à la charpente solide, au visage rond, sa tête coiffée d'un foulard coloré. Lorsqu'elle me voit chez l'autre Marie, celle chez qui je prends mes repas du midi, elle lance mon prénom dans l'air poussiéreux du village avec ce roulement dans la bouche, ces petits cailloux ronds qui tintent, me sourit et me tend la main ou le bras en demandant de sa voix douce "Anne  Marie!  Fotoumna? "  Comment vas-tu ? Marie est tout de suite devenue ma soeur. Sa petite fille Catherine se colle à moi et garde le silence, timide et douce. Elle me laisse jouer avec ses doigts et et ses cheveux fins roulés en petites perles noires.  Parfois, elle prend ma main aussi et joue avec mes doigts blancs. Elle a la bouche gourmande et les yeux en amande de sa mère.

Marie prépare le caldo - un plat au poisson de la Casamance et en faisant la cuisine, je lui apprends quelques mots en français : carottes, gombo, oignons, poisson, feu, chaudron.... Puis on s'assoit sous l'arbre, à l'abri du soleil, et son bébé à son sein, Marie trace les lettres de son nom, comme je le lui ai enseigné.

Les femmes ici ne savent ni lire ni écrire. Les pères n'ont pas jugé utile qu'elles apprennent, ils avaient trop besoin d'elles à la cuisine ou aux champs. Des femmes de 30 ans, des femmes nées en 1983 ne savent pas lire le nom de leurs enfants.

Plusieurs ont de petits commerces qu'on appelle "garages", des postes de vente sur la route où elles se regroupent sous des bâches de plastique à moitié déchirées ou sommairement couvertes de feuilles de palmiers. Ou parfois rien, que sous un arbre pour se protéger du soleil. Elles  y vendent de petits sachets d'arachides grillées, des oranges, des pastèques ou des feuilles de kingkeliba - une sorte de thé très apprécié au petit déjeuner, de la vannerie. Elles discutent, rient, font ce que toutes les femmes font lorsqu'elles sont ensemble. Elles savent combien d'argent elles ont en poche, combien coûte le 50 kg de riz brisé ou la bouteille de Gazelle qu'on offre les jours de fêtes.

Mais elles ne peuvent lire leurs droits, aider leurs enfants à l'école ni écrire leur nom sur une liste de présence lors d'une réunion. Un homme le fera à leur place...

Elle est là la pauvreté mais également l'espoir du Sénégal: dans la main de Marie qui trace maladroitement son nom dans le cahier Canada que j'ai acheté avant de venir ici.



jeudi 4 avril 2013

La Terenga

J'ai passé plusieurs jours au village jusqu'à maintenant. Le quotidien devient de moins en moins intimidant et j'ai l'impression de pénétrer plus en profondeur dans ce monde si différent du nôtre.

Quand j'arrive, c'est souvent l'heure où les filles préparent le repas.

On fait la cuisine dans une case réservée à cela. La concession, c'est-a-dire la maison incluant la cour doit mesurer 50 x 75 pieds et est délimitée par une palissade de paille haute de 7 pieds environ. Le portail est fait d'un grand panneau de métal gondolé.

On est ici en pays sérère, troisième ethnie en nombre au Sénégal.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Sérères

Trois cases carrées donc, compose la "maison", cases en torchis aux toits de feuilles de ronier, une sorte de palmier.
Une pour le père et le garçon.
Une pour Marie et ses 3 filles encore à la maison. Celle-ci sert aussi de salle à manger.
Finalement, une case pour la cuisine.

On entre dans la chambre des filles en écartant un rideau à motifs bleus. On aura bien entendu retirer ses sandales et on se penche un peumpour entrer. Devant nous, une vieille, très vieille commode basse faite de bois sur lequel le vernis n'attache plus depuis longtemps. Tout à côté, une sorte de petit baril sur lequel on me demande de déposer mon sac dès que j'arrive et un grand panier dans lequel se trouve des vêtements. À gauche, le lit sur lequel dort Marie et la petite Hélène. À droite, celui de Cécile et d'Yvette. Ceux-ci sont toujours bien faits et ils reposent sur des petites pierres pour éviter qu'elles ne soient en contact avec le sol fait de ciment, en prévision de l'hivernage que je me suis dit.... Au dessus des lits, des moustiquaires. Et une ampoule d'où sort deux fils qui mènent à une batterie m'a-t-on dit. Une natte bleue par terre. Trois bancs de bois. Un petit balai fait de pailles et un porte-poussière de bois. Trois ou quatre autres choses. Une radio à piles. Sur la commode, deux paniers. Dans un, les cuillers, les seuls couverts qui servent aux repas. Dans l'autre, des colliers, du fil... ainsi que la paire de ciseaux que j'ai offerts à la petite Hélène.

Voilà donc la salle à manger et la chambre des femmes. On mange par terre et on secoue la natte à l'extérieur quand c'est fini. Les poules et les poussins viennent picorer les restes de riz brisé.

Pour la cuisine, c'est plus simple encore : au centre, un feu de bois qui fume et crépite. Dans un coin plusieurs plats et récipients en métal, quelques chaudrons en fer, un gros mortier et son pilon de bois, des ustensiles de cuisine. Dans l'autre coin, un grand contenant dans lequel on garde de l'eau à portée de main;  je suppose aussi qu'on conserve quelques légumes racines dans des récipients fermés.

Dehors, il y a donc les poules, un coq, des poussins. La maman poule se dandine suivie de ses petits, un ruban accroché à une de ses pattes. Les poussins ainsi la suivent et ne s'éloignent pas trop : en effet les éperviers et les corneilles survolent constamment la concession... Des arbres plantés par René, citrons, pommes-cannelle, papayes et d'autres que je ne connais pas.  Un petit robinet connecté à un puits offrent l'eau fraîche. On va à la toilette (turc) et on prend sa douche chez Rose, dans la concession voisine. On installe souvent la natte bleue dehors pour s'y étendre, discuter, jouer.

C'est la maison où je prends le repas du midi, assise sur un petit banc autour du plat central avec Marie et les enfants, le plus souvent dans la case ou dehors, s'il fait trop chaud. René mange à part comme tous les hommes un peu plus âgés.

C'est la maison très humble où je suis invitée tous les jours, et plus ils passent ces jours, plus je prends la mesure de la grande pauvreté matérielle de ces gens.

Pas un seul jouet pour les enfants. Pas de mangeoires à oiseaux, de chien ou de chat, rien je vous dit, rien qui ne soit absolument essentiel à la vie de tous les jours sauf quelques verres plus colorés dans lesquels on nous a servi des boissons gazeuses le jour de Pâques.

Mais ce qui me surprends le plus, c'est la générosité avec laquelle ces gens et leurs voisins m'invitent dans leur si humble demeure, les femmes couvrant un banc d'un fichu pour que je m'y assois, la grand-mère qu'on me présente partout où j'entre, le bébé qu'on me met dans les bras, je me dis que nous, jamais, jamais nous n'oserions, dans un tel dénuement, recevoir des gens que nous saurions plus riches.

C'est cela la Terenga sénégalaise.






dimanche 31 mars 2013

Café Touba

Chaque  jour de la semaine, je fais la route Thies-Lalane en taxi avec Papmoussa, un jeune homme de 30 ans qui parle très bien français et qui lors de nos sorties, nous en apprend plus sur le pays.

Lors de ces ballades, j'observe la ville et les gens et je me laisse porter par la musique qu'a choisi le chauffeur.

Charrettes, voitures, motos. Parfois un vélo. Des vendeurs itinérants, des femmes portant paquets sur leur tête. Quelques jeunes en jeans, des Ray-ban aux couleurs criardes, mais toujours, des femmes en boubous et très souvent tous ont le cellulaire à la main. Plus loin, quand on sort un peu de la ville, des troupeaux de zébus ou de chèvres... Thiès est très vivante.

La route comporte deux voies, trois,ou quatre voies, mais on y circule à plusieurs en largeur, les motos louvoyant entre les voitures et les charettes. Ça vous gêne?  Il y a l'espace, non? Personne  n'est pressé malgré les klaxons continuels et les piétons qui traversent à pas lents...

À pas lents, oui, très lents, c'est bien ce qui frappe ici. Pas d'urgence, personne n'a cet air pressé. Il y a quelques jours, la guide du musée déambulait  si lentement, presqu'indolente, mais racée, si élégante! Un pas à la seconde et encore! Essayez-le pour voir : juste un pas à la seconde....

L'auto de Papmoussa est en réparations ces jours - ci, alors il envoie un de ses amis,  un jeune homme qui ne parle que trois mots de français.  Fier de transporter une toubab ( une blanche, vous aurez compris) et de travailler un peu pour Mer et monde,  il s'arrête quand il croise un policier - ils sont très nombreux ici - pour me rassurer sur son honnêteté. Quand il repère des copains, il prend le temps de dire bonjour et de saluer comme le font tous les sénégalais. Heureux de travailler,  tout jeune, tout ce qu'on arrive à se dire lui et moi, c'est à peu près 3 mots dont ces deux-là : "c'est bon!"

-"Toi Lalane? C'est bon!"
-"Toi Canada? C'est bon!"
-"Moi travaille ! C'est bon!

Il y a 3 jours, lors d'une course, il me demande : "café touba?"  Le café touba, c'est une de ces boissons que l'on vend sur la rue dans des petits verres pour quelques francs CFA, dans ce cas-ci 50 francs, c'est-à-dire 10 sous. Je n'avais pas encore goûté.

Il insiste.

-"Café touba?"

Je ne reconnais pas trop le quartier, il a pris un chemin un peu différent. Je comprends à ses gestes
qu'on se trouve dans son quartier à lui, celui où plusieurs adeptes du grand marabout vivent, une des
confréries musulmanes ici. D'ailleurs, on retrouve l'expression touba partout :
Café touba, restaurant touba, épicerie touba, coiffure touba. Comme la ville du même nom, là où se trouve la plus grande mosquée du pays.

Pas trop rassurée donc, mais je prends sur moi, je sais que Papmoussa est un homme de confiance et Sheikh M'bour est son ami.

Alors, café touba?
Ok, je dis. C'est bon!

Il s'arrête devant un petit groupe : à l'abri du soleil, le long d'une devanture de boutique
abandonnée, quelques jeunes hommes et une  femme. Elle a un petit réchaud posé devant elle et sur
celui-ci, une cafetière de métal.

- "Deux cafés touba". Enfin, c'est ce que je déduis...

La femme verse du sucre dans un premier verre et sur le sucre, du café chaud. Elle transvide le tout rapidement dans un autre verre pour le faire fondre et produire une petite mousse et le manège se poursuit ainsi à quelques reprises. Puis, elle refait la même chose avec un second verre pour moi.

Sheikh lui donne 100 CFA - 20 sous.

Je goûte.

C'est bouillant, j'ai du mal à tenir le verre de plastique.
Mais dieu que c'est bon!
C'est très sucré et épicé, je pense à du clou de girofle, un vrai dessert!

"Café touba, c'est très bon! je lui dis.
Sheik M'bour me répond: "C'est bon! Très bon, café touba!"

Je sirote avec bonheur cet excellent café très chaud. On continue vers la maison et la musique dans la voiture me remplit de plaisir. Je suis bien. Sheikh M'bour et moi, on répète comme deux idiots : "c'est très bon, le café touba."

Je paie la course et rentre  à la maison un peu excitée puis je partage ce qui reste de café avec deux des camarades.

Le  lendemain, au retour du village de Lalane et en gage d'amitié, c'est moi qui ai offert le café au jeune chauffeur de taxi, Sheikh M'bour.

www.youtube.com/watch?v=oOelxkM2lfs

samedi 23 mars 2013

Voix de femmes

Ce sont des voix de femmes qui m'ont réveillée.

On a le corps brisé après un tel voyage, alors je dormais plutôt profondément et même l'appel à la prière venant de la mosquée tout à côté n'avait pas réussi à me sortir du lit moi qui suis plutôt matinale et qui ai le sommeil fragile.

Des voix douces et musicales et le carrelage de la cuisine d'où elles provenaient leur donnait comme un écho. Ca m'a semblé comme une indication qu'il était l'heure de se lever et je me dirigeai vers la cuisine.

Dos a moi, deux jeunes femmes noires.
Bien coiffées, parées de boubous seyants.
Elles ont les mains dans l'eau et lavent des poissons.
Elles parlent et leurs belles mains brunes s'entrecroisent et font des clapotis.

Je sens mon cœur se gonfler et prendre tout l'espace dans ma poitrine...

Mon Dieu, j'y suis et c'est vrai.

J'y suis dans ce pays mythique, sur ce continent immense, en Afrique noire, sur la terre de tous nos ancêtres, enfin je le crois, sur la terre des marabouts, des baobabs, là où l'odeur de fumée est envoûtement et magie.

-Enchantée?

C'est Adèle qui me pose la question. Avec, dans cet accent comme un claquement de langue, comme une source fraîche entre ses dents blanches, comme un tintement de perles qui s'entrechoquent.

-Alors, enchantée?

Enchantée, je le suis tellement que je retiens ce cœur qui ne cherche qu'à bondir de joie.

Je suis une enfant au pays de ses rêves, je suis une enfant à qui on vient d'offrir le cadeau espéré, je suis à ma place, au pays des femmes immenses et des hommes au cœur d'amadou.

www.youtube.com/watch?v=JbMJyYV9-rs

vendredi 22 mars 2013

CDG

(Avant toute chose, pas certaine que cet envoi se passera bien. Je corrigerai le tout quand ça me sera possible. Bref, j'essaie des choses...)

Me voici en haut de la montagne....

Aéroport CDG, 14h30, heure de Paris.

Maganée la fille.

Après avoir grimpé, sué, rigolé, m'être engourdie, après avoir fait semblant de rien, auprès m'être  emballée et m'être demandée  à plusieurs reprises ce que je fabriquais là.... et après avoir douté, douté, douté...

Ouais, me voilà au sommet de la montagne.

Avec cette peur, vous savez, celle qui fait comme un vide au ventre.

Pas le choix, c'est maintenant le temps de me lancer.

Dans quelques heures, je regarderai le paysage autour, histoire de bien calculer la descente sans trop de heurts. Me sens pas solide solide....

En fait, pour le moment, j'aurais, disons, plutôt la chienne.

Alors même si c'est pas tout à fait mon état d'esprit mais parce que je suis là à CDG, attendant le vol
pour Dakar, je vous laisse cette chanson. C'est mon côté mélancolique....

http://www.youtube.com/watch?v=f4hsC0nRvZ

 (Merci xtian pour le flash)








dimanche 3 mars 2013

C'est parti!


Pourquoi pas?


Un matin, me suis levée et me suis dit :

"Pourquoi pas un blogue?"

Faut dire que ça été la même chose pour le voyage en coopération au Sénégal.... je ne dormais pas, comme d'habitude, je tournais en rond et il y a eu ce coup de tonnerre  :

 "Pourquoi pas le Sénégal ?"

Alors comme ça fait déjà un petit moment que j'y pense, je plonge.
À mon âge, on n'a plus de temps à perdre.
( À votre âge non plus d'ailleurs... je dis ça comme ça...)

Pas que j'aie grand chose à dire, mais disons que ça tourne pas mal dans ma tête.

Et comme je ne suis douée ni pour le dessin, ni pour les maths,
que Facebook, c'est trop court , qu'un roman c'est trop long,
que je n'ai ni l'imagination pour le conte, ni l'art de la chute pour la nouvelle....

ben, un blogue, ça me va bien, je trouve.

Et le titre?

Je suis une fille, non? Et féministe, n'est-ce pas?
Mais ça, vous le saviez déjà...

Et vous?

Eh bien! Qui m'aime me suive!


















Et svp, n'hésitez pas à commenter!
Seule dans ma bloguosphère, ça risque d'être poche en titi.


Alors voilà!

C'est parti!


Anne Marie

P.S. Ah! J'oubliais! Le Sénégal? Le départ, c'est le 20 mars.