mercredi 17 septembre 2014

Valse-hésitation

La valse hésitation, la relation amour/haine que j'entretiens avec facebook se cristallise avec la rentrée et je ne sais pas si je vais durer… ou plutôt si vous allez durer. :-D
Je vous aime beaucoup mais… la même urgence me saute dessus lorsque je déroule le fil à chaque matin : "il faut lire ceci ; ça, c'est à conserver absolument ( Mais où bordel ? Où ?) ; mon dieu, je ne savais pas ça! ; je devrai revenir absolument là-dessus dans mon cours"…. et ça continue, ça continue, ça continue comme ça sans fin et ça se déroule indéfiniment…

Bref, internet, si je n'y prends garde me met continuellement devant l'évidence  que je ne sais rien et que je n'en sais pas assez, que je manque plein de choses, que je ne lis pas suffisamment, que je n'y arriverai jamais, qu'on est toujours en retard... bref je suis face à ma couardise et mon incapacité à tout suivre, à être assez disciplinée pour passer toute les nouvelles et les articles importants en revue, à les lire à fond… Bref, bref, bref, je serai toujours en retard sur quelque chose. Vous n’avez pas cette impression, vous ? Non ? Ah, c’est bien ce que je me disais…

Quand en plus on voit poindre - enfin, poindre, que dis-je ! Quand on voit s'élever devant nos yeux les montagnes  qu'il nous faudra grimper durant les prochains mois, quand toutes les horreurs de la planète et des hommes s’étirent indéfiniment, c'est quasiment rendu la cause de mes insomnies. La ménopause finalement aurait peut-être moins à y voir que je ne pensais ? Et j’aurai pris toutes ces hormones pour des prunes et d’éventuels cancers intraitables ? C’est pas des hormones qu’il me faut, c’est un grand séjour dans les bois, loin de tout ce bruit. Mais oh… si je suis dans les bois, qui me dira où va le monde ? Hésitation je vous dis. Conflits intérieurs.

Et ça, c'est sans compter les statuts pas trop aimés, moi qui suis une  indécrottable insécure, ou alors les commentaires sur vos statuts tombés dans l'oubli, peut-être parce qu'ils sont trop niais, peut-être parce qu'ils contredisent des affirmations, peut-être parce qu'ils ne sont pas ceux que vous attendiez ou tout simplement parce qu'ils ne sont pas lus ? Je me demande alors pourquoi je réponds à tous ces ballons lancés dans le cyber-espace et jamais rattrapés. Dire que dans ma très grande naïveté, je pensais que facebook permettait la grande rencontre, l’ultime rencontre de l’humanité ! Ah, si on était dans une fête quelconque, c'est certain, je tournerais les talons, j'embarquerais dans mon char et je rentrerais chez nous en braillant comme un veau que personne ne m'aime !

Alors j'en suis à me taper les doigts lorsque je partage trop vite, à me demander que signifie tel ou tel silence, à mettre tout en signet, à modifier mes paramètres de confidentialité, à effacer ce que je pense, à hésiter avant de dire des bêtises - oui, ça quand même c'est mieux pour les amitiés - ou encore à supprimer ceux vous trouverez naïfs pour finalement me plaire à regarder vos photos de minous et de bébêtes - même les araignées, c'est rendu que je les trouve jolies, c'est vous dire -à rire de vos blagues, à admirer les oeuvres d'art ou les poésies de certains et à pouffer des mots d’esprits des autres… finalement  toutes choses que je trouve jolies et bonnes pour le moral, pour tout ce qui  ajoute un peu de légèreté et d’amitié dans cette lourdeur.  

Mais pendant que je fais ça, je ne m’occupe pas du « monde » et de la révolution qu’il faut faire alors voilà :  c’est reparti pour la culpabilité que certains s’entraînent parfois à nous inoculer à petites gouttes et comme je suis un être poreux et que ma chape de protection est trouée de partout, j'en deviens imbibée à souhait, suffisamment pour ressembler à une vieille guenille molle et lourde qu'on peine à faire sécher. Comme l'automne et l'hiver frappent à nos portes mal isolées et que l'humidité et le frette n'ont jamais fait bon ménage, j'aimerais me prémunir un peu.

J'en suis finalement à me dire que facebook me rend malade et que je devrai bientôt mettre la clef dans la porte ou alors n'ouvrir la fenêtre que de temps en temps… mais alors, à cause des fameux algorythmes auxquels j'y comprends rien, on risquerait de ne plus s'y croiser  et comme malgré tout, je suis tombée en amour avec quelques personnes ici, j'ai beaucoup trop peur de tomber dans l'oubli.

Ah…… la valse-hésitation je vous disais.



1 commentaire:

  1. Hhmmmm, "couardise" me semble un peu fort... même que je pense que c'est plutôt l'inverse dont il s'agit le courage... parce que dans la réalité, pour la plupart des gens, FB est plus chat que révolution

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